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VOORREDE
ministère anglais dut attendre exactement trois mois pour con-naitre, par 1’arrivée de premier bateau de Sainte-Hélène a Ports-mouth, le six Juillet au matin, cette évasion définitive et libéra-trice du prisonnier de Hudson Lowe.
Le même jour, la nouvelle étaittelégraphiée au ministère francais des affaires étrangères oü elle fut connue le soir et immédiatement communiquée par le baron Pasquier aux membres du corps diplomatique résidant a Paris. Le lendemain, la dépêche historique était connue dans la capitale. Elle n’y produisit aucune sensation.
Six ans étaient écoulés depuis Waterloo. Le captif de Sainte-Hélène venait de s’éteindre au loin, dans un ilot perdu, presque obscurément. Les dévots de son souvenir, qui conservaient encore un espoir, une foi dans son retour miraculeux ne demeu-raient qu’en petit nombre, perdus, noyés dans la multitude des sujets — fidèles soumis ou ralliés — de la monarchie restaurée, ou même des mécontents, frondeurs professionnels du pouvoir, qui n’associaient plus leurs intéréts a 1’éventualité d’une restau-ration impériale. Napoléon était trés oublié en France lorsqu’il disparut défmitivement de la scène du monde. Les témoignages ne nous manquent pas a ce sujet. Sa mort naturelle, lit-on dans le journal „La Foudre” (organe de la littérature, des spectacles et des arts, No. du 20 Juillet 1821), n’a plus été qu’une nouvelle comme une autre. On en a parlé pendant deux ou trois jours comme de la pluie et du beau temps. Aujourd’hui on n’y pense plus.”
De comtesse de Boigne teekent in haar Mémoires aan: „J’ai entendu crier par les colporteurs des rues: „la mort de Napoléon Bonaparte pour deux sols”; „son discours au général Bertrand” pour deux sols, sans que cela fit plus d’effet dans les rues que 1’annonce d’un chien perdu.” En zij voegt er bij: „Je me rappelle encore combien nous fümes frappées, quelques personnes un peu plus réfléchissantes de cette singulière indifférence.” Het Journal du Commerce, een bonapartistisch orgaan, schreef op den datum van den 14en Juli: „Ce n’est pas toujours la mort qui finit la vie des grand hommes, et longtemps avant le 5 Mai 1821 les destins de Napoléon s’étaient terminés dans les plaines de Waterloo. Toutefois la postérité n’était pas encore venue pour lui, et nous doutons même qu’en ce moment 1’heure de la justice ait sonné.”
Autour de Louis XVIII, vervolgt Cahuet, aux Tuileries, 1’évé-nement n’avait pas non plus provoqué grand émoi. Cependant,